École primaire “Les bergers des étoiles”, Argelliers
Argelliers (34)
2022
058

La nouvelle école d’Argelliers a la forme d’un bourg posé sur une colline au milieu de la garrigue. Ce nouveau village, dont chaque espace est une maison, dialogue avec le centre historique d’Argelliers et avec le paysage qui l’entoure. Cette tentative de connexion douce avec l’existant se fait par une écriture architecturale simple et non répétitive ; Les maisons sont construites en bois et en paille. Elles sont disposées de façon à optimiser la lumière naturelle. Les couvertures favorisent les apports solaires et la ventilation. Les espaces extérieurs sont complémentaires aux espaces intérieurs, devenant ainsi une deuxième école en plein air articulée autour de cours, jardins, potagers, cheminements et portiques. Ces espaces sont structurés autour des arbres existants. L’intervention s’insère paisiblement dans la nature exceptionnelle du site. L’objectif est de donner l’impression que l’école a toujours été là. Cette proposition permet de travailler avec des espaces aux formes familières et intimes qui se découvrent lentement et qui accompagnent les enfants dans une découverte sensible de la nature. La cour naturelle devient ainsi un outil pédagogique à part entière et pourquoi pas une place de village.

Maitrise d’Ouvrage
Commune d’Argelliers (34)
CC Vallée de l’Hérault

Maitrise d’œuvre
AAUN – Ugo Nocera – Architecte
Atelier NAO – Jacques Anglade, Anastasia Terres – BET Structures bois
Oteis – Structure hors bois, VRD, économie
Netallia – Fluides, Qualité environnementale, BDO
Atelier Rouch – Acoustique

Entreprises principales
Au cœur du bois – Structure bois, charpente métallique, couverture.
Ecoterre – Pailles et enduits
Pistre – Menuiseries

Faites sortir les enfants des écoles ! “Apprendre à désapprendre” est une très belle exhortation pour tout un chacun : décentrer le regard est la condition primaire pour approcher le monde et à fortiori un projet d’architecture. Fuir l’idée reçue que l’architecte soit un thaumaturge, appelé pour résoudre tous les maux par son geste ou encore pire imposer son modèle de vie à des usagers standards. Nous ne pouvons que suggérer des chemins possibles, préparer des situations, organiser le terrain pour chaque individu, different et multiple. Alors dessiner une école revient à proposer de ne pas enfermer les enfants mais de leur donner à chaque moment la possibilité de partir ailleurs, stimuler l’imprévu, la curiosité, la contemplation et le partage, apprendre le risque et à se contenter de ce qu’on trouve sur le chemin sans forcément chercher la solution à tout. A la façon des cyniques grecques, si nous ne trouvons pas la solution cela veut dire qu’il n’y a pas de problème. Et pour stimuler les sens, favoriser un lien avec l’extérieur, préparer l’école buissonnière, quoi de mieux que l’utilisation du bois, de la terre, de la paille ? Pour désapprendre à créer des espaces fermés par du béton, du placo, de l’aluminium et autres machineries infernales

 

 

 

 

 

 
« Le jury précise qu’il s’agit d’une « architecture pour enfants qui n’est pas infantilisante, une architecture écologique qui n’est pas neo-vernaculaire, une architecture frugale qui ne le revendique pas. C’est une architecture qui travaille délicatement et comme un tout, la matière, le confort, la lumière, le rapport au paysage, les ambiances, sans tomber dans la rhétorique superficielle du bio-sourcé. Une école comme on en voit trop peu, qui dépasse les tendances, les injonctions réglementaires à la sobriété carbone, pour fabriquer un lieu intrinsèquement lié à son environnement climatique et social. »
 

 

 

A l’inverse de nombreux bâtiments scolaires, dont les classes mono-orientées à la lumière assez pauvre sont disposées de part et d’autre d’un couloir central, les espaces de l’école d’Argelliers sont ouverts sur trois, voir quatre côtés, au moyen d’ouvertures toute hauteur.
Les enfants de toutes tailles peuvent avoir ainsi, même au sol, une vision, et un rapport avec l’extérieur : la végétation, la lumière qui varie, le ciel, les oiseaux…

« Le jury précise qu’il s’agit d’une « architecture pour enfants qui n’est pas infantilisante, une architecture écologique qui n’est pas neo-vernaculaire, une architecture frugale qui ne le revendique pas. C’est une architecture qui travaille délicatement et comme un tout, la matière, le confort, la lumière, le rapport au paysage, les ambiances, sans tomber dans la rhétorique superficielle du bio-sourcé. Une école comme on en voit trop peu, qui dépasse les tendances, les injonctions réglementaires à la sobriété carbone, pour fabriquer un lieu intrinsèquement lié à son environnement climatique et social. » (Prix Architecture Occitanie 2023)